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BIOGRAPHIE PARUE SUR LE SITE MUSICA ET MEMORIA



Nous reproduisons ici, avec l'aimable accord de son auteur, l'article de Denis Havard de la Montagne, rédacteur en chef de Musica et memoria (www.musimem.com).

La claveciniste Sylvie PECOT-DOUATTE s’est éteinte le 11 janvier 2004, à l’âge de 46 ans, des suites d’une longue maladie. Claveciniste et pianofortiste, professeur des Ecoles de la Ville de Paris, professeur au Conservatoire de musique de Compiègne, après avoir entrepris des études de piano, elle avait obtenu un prix de clavecin dans les classes de Robert Veyron-Lacroix et Laurence Boulay au Conservatoire national supérieur de musique de Paris, et une licence de musicologie à l’Université de Paris-Sorbonne. Elle s’était ensuite perfectionnée auprès de Kenneth Gilbert, William Christie et Ton Koopman.

Ses recherches musicologiques l’avaient rapidement conduite à s’intéresser de près à un musicien méconnu, Jean-Frédéric Edelmann, au destin tragique : né en 1749, claveciniste, pianiste et compositeur strasbourgeois, professeur à Paris de Jean-Louis Adam et d’Etienne Méhul, il adhère à la cause révolutionnaire et finit par être guillotiné place du Trône à Paris le 17 juillet 1794 ! Passionnée par ce personnage, Sylvie Pécot-Douatte s’était attachée non seulement à le faire revivre à travers une biographie détaillée de 219 pages : « A la recherche d’Edelmann, le musicien guillotiné » (L’Harmattan, 2001), mais surtout à redécouvrir ses œuvres musicales qu’elle interprétait souvent en concerts. On lui doit également l’enregistrement à partir de 1998, au clavecin et au pianoforte, chez Calliope (CAL 9236, 9237 et 9296), de trois CD de Sonates de ce compositeur. Télérama écrira à ce propos : « Sylvie Pécot-Douatte s'inscrit dans la grande lignée des clavecinistes français qui ont toujours aimé l'aventure et l'exploration des terres vierges. »

Mais ses activités musicales ne se sont pas cantonnées uniquement à l’étude d’Edelmann, car Sylvie Pécot-Douatte s’intéressait aussi à toute la musique pour clavier de la fin du XVIIIe siècle, sa période de prédilection. C’est ainsi qu’elle fit revivre à travers leurs œuvres, entre autres compositeurs, le chevalier de Saint-George dont elle a créa, avec Ruggero Capranico, la Sonate pour clavecin avec violon le 30 avril 2000 au Salon de la Musique, Jean-François Tapray avec sa Sonate op. 1 n° 2 (France Musiques, 7 avril 2003), Antoine Riggieri avec sa Sonate pour mandoline (Christian Schneider) et clavecin n° 6 en ré mineur (id.), Hélène de Montgeroult avec sa Sonate op. 5 n° 1 (id.), ainsi que des pièces de Claude-Bénigne Balbastre, Johann Schobert, Armand-Louis Couperin ou encore Michel Corrette et Jacques Duphly. Elle se produisait en soliste et parfois avec « Les Archets de Paris », formation de chambre constituée d’une douzaine de musiciens de l’Opéra, spécialisés dans le répertoire baroque.

En dehors de ses CD consacrés à Edelmann, Sylvie Pécot a enregistré trois autres disques : l’un, « Musique à la Cour de Marie-Antoinette » (Studio SM), contient des pièces pour clavecin de Balbastre, Duphly, Schobert, Séjan, Royer, Eckard…, un autre, en première mondiale, les « 7 Sonates pour pianoforte » de Jean-François Tapray (Calliope, CAL 9288) et le troisième, « Mandoline galante. Maîtres napolitains au XVIIIe siècle » (Calliope, CAL 9274) , comporte huit œuvres pour mandoline et clavecin de Verdone, Riggieri, Denis, Fargere, Corrette, Gervasio, Leone, avec Christian Schneider (mandoline).

Les obsèques de Sylvie Pécot-Jouatte se sont déroulées le 16 janvier 2004 en l’église de Viarmes (Val-d’Oise) suivie de l’inhumation au cimetière de cette ville. La veille, France-Musiques diffusait sur ses ondes la Sonate en la, op. 5 n° 1, pour pianoforte de Jean-Frédéric Edelmann (écouter le 1er mouvement allegro brillante) qu’elle avait enregistrée en 1999 pour Calliope.